Notre impact collectif
en 2023

Un soignant amène une enfant dans une clinique de MSF à Rafah. Hôpital de campagne indonésien. Palestine, 2023. @MSF
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Message de la présidente et de la directrice générale

Nous vous remercions d’avoir joué en 2023 un rôle essentiel dans l’action médicale humanitaire de Médecins Sans Frontières (MSF). Au cours de l’année écoulée, nos équipes ont apporté une aide indispensable à des centaines de milliers de personnes touchées par la violence. Il s’agit là d’une composante importante de notre travail, alors que les conflits causent d’immense souffrances à travers le monde. Nous avons également répondu aux besoins sanitaires de gens touchés par des catastrophes, des épidémies et des déplacements.

En avril, lorsque la guerre a éclaté entre l’armée soudanaise et les Forces paramilitaires de soutien rapide, MSF a immédiatement adapté ses activités au Soudan pour répondre à des besoins énormes. Des millions de gens ont été déplacés et beaucoup ont dû fuir dans les pays voisins. Nos équipes ont soigné des milliers de gens au Soudan, ainsi que des personnes réfugiées ou rapatriées au Tchad et au Soudan du Sud pour des blessures liées à la violence, y compris sexuelle, et des maladies infectieuses dans les camps de personnes déplacées.

L’aide humanitaire au Soudan s’est avérée extrêmement complexe. En effet, le gouvernement a fait obstacle à l’acheminement des fournitures, refusant d’accorder des permis de voyage au personnel humanitaire et établissant un processus très restrictif pour l’obtention de visas pour les équipes internationales, ce qui a obligé la suspension temporaire des activités dans certaines installations. Malgré les difficultés et une réponse humanitaire internationale limitée, nos équipes ont travaillé sans relâche pour prodiguer des soins médicaux essentiels. Dans certaines régions, MSF était la seule organisation internationale présente. Cela a été possible grâce à notre modèle de financement indépendant, que soutiennent des donateurs et des donatrices comme vous.

Les équipes de MSF qui travaillent à Gaza et en Cisjordanie, où nous sommes présents depuis 20 ans, ont été confrontées à des défis sans précédent. Elles ont néanmoins réussi à fournir une assistance d’urgence et à soutenir un système de santé en perpétuelle difficulté.

Les infrastructures et le personnel de santé, dont ceux de MSF, ont été frappés à plusieurs reprises par des tirs aériens ou des balles. L’espace physique permettant de prodiguer des soins en toute sécurité à Gaza s’est réduit. Cinq membres du personnel de MSF ont été tués. Alors même que nous continuions à appeler à un cessez-le-feu durable à Gaza, la violence liée à l’occupation a augmenté en Cisjordanie, où nos équipes offrent un soutien en santé mentale et traitent les gens ayant subi des traumatismes.

Dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), de terribles violences perpétrées par le M23 et d’autres groupes armés ont déplacé des millions de personnes. Nos équipes ont fourni des soins médicaux à des gens vivant dans des conditions indignes et dangereuses, dont de nombreuses personnes souffrant de blessures de guerre ou ayant survécu à des violences sexuelles.

Nos équipes ont également été confrontées à des problèmes de sécurité et de logistique dans la région du Sahel, en Afrique. Dans cette zone, les conflits entre les forces de l’État et les groupes armés détruisent les communautés et empêchent les gens d’accéder à des soins de santé. Notre personnel n’a pas été épargné par la violence : deux collègues ont été tués lors d’une attaque au Burkina Faso le 8 février, alors qu’ils transportaient des fournitures.

Simultanément, la crise climatique a continué de frapper de plein fouet les personnes en situation de vulnérabilité. Les équipes de MSF ont lancé des interventions d’urgence après les tremblements de terre qui ont frappé le sud de la Türkiye et le nord-ouest de la Syrie, le sud-ouest du Maroc, ainsi qu’Herat, en Afghanistan. Nous avons également prêté assistance aux gens touchés par le cyclone Freddy au Malawi et au Mozambique et par le cyclone Mocha au Myanmar. De plus, nous avons fourni des soins et du matériel médical après que les inondations ont partiellement détruit la ville de Derna en Libye.

Nous avons continué de soutenir les personnes blessées, persécutées ou qui ont subi des violences et des persécutions, alors qu’elles entreprennent le dangereux voyage à travers la jungle du Darién, en direction du Mexique et des États-Unis. Plus d’un demi-million d’individus ont emprunté cette route migratoire, soit deux fois plus qu’en 2022, car un nombre croissant de gens ont fui leur pays d’origine, notamment en raison de la violence et de la pauvreté.

Depuis la pandémie de COVID-19, nous avons assisté à une augmentation des épidémies, liée en partie au lourd tribut prélevé sur les systèmes de santé et les campagnes de vaccination de routine. En 2023, nous avons traité des milliers de gens atteints de maladies évitables par la vaccination, telles que la rougeole, le choléra et l’hépatite.

Nos équipes ont également répondu à des crises de malnutrition en Afghanistan, en Angola, au Burkina Faso, en Éthiopie, au Nigéria, en RDC et au Yémen.

En novembre, MSF a publié les résultats positifs de l’essai clinique « endTB », identifiant trois nouveaux schémas thérapeutiques sûrs et efficaces contre la tuberculose multirésistante qui peuvent réduire la durée du traitement. En décembre, trois années de plaidoyer de MSF ont abouti à l’ajout par l’Organisation mondiale de la Santé du noma – une maladie mortelle mais traitable – à sa liste des maladies tropicales négligées. Cela devrait encourager l’allocation de ressources indispensables à la lutte contre cette maladie.

Merci de votre soutien.

Ruby Gill, présidente, et Sana Bég, directrice générale de MSF Canada