Offrir des soins aux personnes qui ont été forcées de fuir leur foyer : la réponse de MSF à travers le monde

Des personnes déplacées se dirigent vers la localité de Tawila. La plupart arrivent de la région de El Fasher et du camp de Zamzam qu’elles ont dû fuir lorsque d’intenses violences y ont éclaté. Soudan, 2024. © Mohammed Jamal Jibreel/MSF
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Déplacements : photoreportage

Pour la seule année 2024 , environ 123,2 millions de personnes ont été déplacées, que ce soit à l’intérieur de leur propre pays ou au-delà des frontières, en tant que personnes réfugiées. Beaucoup ont été contraintes de quitter leur foyer en raison de conflits, de violences, de persécutions ou de catastrophes. D’autres sont parties à la recherche d’un environnement plus sûr et de meilleures conditions de vie, inquiètes des bouleversements économiques ou politiques dans leur pays.

Lorsque les gens fuient, ils doivent souvent tout abandonner. La plupart sont alors confrontés à d’autres difficultés. Au cours de leur périple en quête de sécurité, ces gens seront notamment confrontés au manque d’accès aux biens essentiels, comme les soins médicaux, la nourriture et l’eau potable. Répondre à ces besoins est au cœur de l’action médicale et humanitaire de Médecins Sans Frontières (MSF). Les images qui suivent vous donnent un aperçu du travail que vous avez contribué à rendre possible en 2024.

UKRAINE

Oleksandr Hontariev, médecin de MSF, soigne une personne près du centre de transit pour personnes fuyant la guerre à Pavlohrad, dans la région de Dnipropetrovsk. Ukraine, 2024. © Yuliia Trofimova/MSF

Les blessures et les besoins médicaux des personnes fuyant Kurakhove, dans la région de Donetsk, témoignent des conséquences dramatiques de la guerre sur les personnes civiles : absence de soins médicaux, d’électricité et de chauffage. Les bombardements ont détruit la centrale thermique de Kurakhove, coupant l’électricité et le chauffage. Les hôpitaux de la région n’étant plus opérationnels, les gens se trouvent contraints de parcourir de longues distances pour obtenir des soins. Beaucoup ont dû attendre plusieurs jours, sous les bombardements, avant d’être évacués vers un centre de transit à Pavlohrad (région de Dnipropetrovsk), à 150 kilomètres de là. Les équipes de MSF, qui gèrent une clinique mobile à Pavlohrad, ont soigné plus de 200 personnes en deux mois.

BANGLADESH

Sumaiya Shimu Kakoli, une sage-femme de MSF, offre des soins à une femme à l’hôpital de Kutupalong que soutient MSF à Cox’s Bazar. Bangladesh, 2024. © Farah Tanjee/MSF

« Dans notre clinique de Kutupalong, j’observe un besoin urgent : soutenir les personnes qui ont survécu à des violences sexuelles et sexistes. La peur et la stigmatisation empêchent souvent ces gens de demander de l’aide, ce qui peut retarder leur prise en charge. Les femmes rohingyas déplacées de leur pays et réfugiées au Bangladesh rencontrent encore plus de difficultés. La peur d’être considérées comme des étrangères et la restriction de leurs déplacements dans les camps entravent leur accès aux soins. MSF offre des services confidentiels à toutes les survivantes, quelle que soit leur origine. Ces services comprennent des soins médicaux, un accompagnement psychologique et des médicaments. Des signes distinctifs, tels quedes fleurs blanches ou la phrase “Mashir Ghor”, aident les femmes à accéder discrètement aux soins. »

– Sumaiya Shimu Kakoli, sage-femme chez MSF

GEO BARENTS – Méditerranée centrale

Une personne rescapée débarque du Geo Barents à Ravenne, le port désignépar les autorités italiennes. Italie, 2024. © Mohamad Cheblak/MSF

« Lorsque les personnes sont montées à bord, elles étaient mouillées et tremblantes, le visage marqué par l’angoisse. Nous leur avons offert des vêtements secs et chauds, de la nourriture, de l’eau et un endroit où se reposer. Il était réconfortant de voir les 68 personnes secourues se reposer, après un voyage aussi dangereux et stressant. Parmi ces gens se trouvaient une femme enceinte et plusieurs enfants arrivant de Syrie, de Palestine, du Bangladesh, du Pakistan et d’Égypte. À mesure qu’elles prenaient conscience de leur nouvelle situation et qu’elles réalisaient qu’elles avaientété sauvées, l’expression de bonheur et de soulagementsur leurs visages était incroyable à voir. »

– Christos Christou, président international de MSF, qui a rejoint l’équipe de recherche et de sauvetage de MSF à bord du Geo Barents pendant deux semaines, en janvier 2024

MEXIQUE

Une membre du personnel de MSF fournit des informations aux personnes migrantes qui viennent d’arriver à La Venta, dans l’État d’Oaxaca. Mexique, 2024. © Adri Salid

Entre la fin de septembre et le début de décembre, MSF est intervenue auprès de 12 caravanes regroupant chacune environ 10 000 personnes, dans les États du Chiapas, d’Oaxaca et de Veracruz. Nos équipes y ont offert plus de 1 900 consultations médicales. En raison de l’augmentation du nombre de caravanes de personnes migrantes, en particulier après les élections américaines, MSF a renforcé, à la fin de 2024, son assistance grâce à des cliniques mobiles. Nos équipes rapportent que les personnes qu’elles soignent, en particulier les femmes et les enfants, ont fréquemment un accès limité aux services de base. Elles passent souvent de longues périodes dans des environnements insalubres et hostiles qui aggravent leurs problèmes médicaux et psychologiques.

LIBAN

Une membre du personnel de MSF offre du soutien à Um Mohammad, une femme réfugiée qui a fui la Syrie. Liban, 2024. © Dalia Khamissy

Um Mohammad, une réfugiée syrienne vivant au Liban, a fui avec ses trois filles après qu’une frappe aérienne s’est abattue dangereusement près de Qsaibeh, dans le sud du Liban. Elle a emporté des vêtements de rechange pour chacune d’elles et n’a pris qu’une couverture, laissant derrière elle les provisions qu’elle avait achetées ce jour-là. Au milieu des bombardements et des incursions dans le sud du Liban, d’innombrables familles ont été déracinées et beaucoup cherchent refuge dans la ville côtière de Saïda. Les équipes médicales mobiles de MSF se sont rendues dans plusieurs endroits pour offrir aux personnes déplacées par les violences des soins de santé généraux, des médicaments et un soutien psychologique.

MALI

Une équipe de MSF embarque à bord d’une pirogue motorisée à Ké Macina, en direction de Ténenkou. En période de crue, les routes sont souvent impraticables et la navigation fluviale devient alors l’unique moyen de déplacement. Mali, 2024.
© Mohamed Dayfour Diawara

En octobre, de fortes pluies ont provoqué des inondations dans plusieurs régions du Mali, causant des dégâts considérables et déplaçant des milliers de personnes. Pour la première fois depuis 1966, les hautes digues de Ténenkou n’ont pas pu empêcher la ville d’être inondée. Les inondations ont entraîné une prolifération rapide des moustiques, contribuant à une augmentation significative des cas de paludisme. MSF a collaboré avec les autorités maliennes pour répondre aux besoins urgents des communautés, en fournissant des soins médicaux et des articles ménagers essentiels, en distribuant de l’eau potable et en construisant des latrines.